Bilan construit - Réponses 3 et 4 (modèle de Malthus : principe et limites)

3. En quoi consiste le modèle démographique de Malthus ?

Le modèle démographique de Malthus, présenté dans son ouvrage Essai sur le principe de population publié en 1798, suggère que la population humaine croît de manière exponentielle (c'est-à-dire qu'elle double à des intervalles réguliers), tandis que les ressources, en particulier la nourriture, croissent de manière arithmétique (c'est-à-dire, de façon linéaire avec des augmentations constantes chaque année).

Selon Malthus, si la population continue de croître sans contrôle, elle dépassera rapidement les capacités de la Terre à fournir des ressources suffisantes, menant à des conséquences catastrophiques telles que la famine, la maladie et les conflits.

Pour modéliser cela, Malthus a proposé que la croissance démographique pourrait être restreinte par des "freins préventifs" (comme la moralité et les contrôles des naissances) et des "freins correctifs" (comme la famine et les guerres).

4. Pourquoi les prédictions du modèle de Malthus sont-elles considérées comme irréalistes sur le long terme ?

Les prédictions du modèle de Malthus sont souvent jugées irréalistes sur le long terme pour plusieurs raisons car il n'a pas pas pris en compte : 

• les innovations technologiques : Malthus n'a pas anticipé les avancées technologiques majeures qui ont révolutionné l'agriculture et augmenté la production alimentaire bien au-delà de la croissance linéaire, comme la Révolution verte, les engrais chimiques, les OGM, et les méthodes d'irrigation améliorées ;
  
• des changements des comportements sociaux : Malthus n'a pas prévu les changements dans les taux de fertilité dus à l'évolution des normes sociales, l'éducation, l'urbanisation, et l'accès à la contraception, qui ont contribué à réduire la croissance démographique dans de nombreuses parties du monde ;
  
• l'adaptabilité et la résilience humaines : les sociétés se sont adaptées aux pressions démographiques par divers moyens, notamment en modifiant les régimes alimentaires, en améliorant l'efficacité de la production et en développant le commerce international pour équilibrer les déficits locaux.